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Banque du Canada: la hausse des taux sera plus lente

Banque du Canada: la hausse des taux sera plus lente

Avec les statistiques qui s'empilent sur leur bureau et qui racontent à peu près toutes la même histoire, celle d'une reprise économique plus lente que prévu, les économistes des grandes banques canadiennes ressortent leur calculette. Et ils revoient actuellement à la baisse leurs prévisions de hausses de taux de la part de la Banque du Canada.


Dans une étude rendue publique, l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld, soutient même que le taux directeur de la Banque «ne sera pas plus élevé que 2% d'ici la fin de 2011». C'est 25 points de base de moins qu'à sa dernière prévision.


Selon lui, la Banque va annoncer une augmentation du taux directeur à 1% en septembre, mais passera son tour dès octobre.


M. Shenfeld prévoit du même souffle que la Réserve centrale américaine, elle, restera sur la touche d'ici la fin 2012 «au plus tôt», avec ses taux oscillant entre 0% et 0,25%. «Le Canada, écrit-il, ne peut pas ramener entièrement ses taux à un niveau normal tant que la Fed ne bouge pas.»


Chez Desjardins, l'économiste principal Mathieu D'Anjou confirme que l'institution lévisienne revoit également son scénario. La coopérative conserve sa prévision de 2,5% pour la fin de 2011, mais s'attend maintenant que l'équipe de Mark Carney fasse «une pause d'environ six mois» dès le début de l'an prochain en raison de la moindre croissance économique. Avant, cette pause était prévue en milieu d'année prochaine.


«La Banque va attendre que ce soit clair que l'économie américaine va s'en sortir et que la Fed va remonter ses taux», souligne M. D'Anjou.

Cette prévision de 2,5% pour la fin de 2011 est aussi celle du Groupe financier Banque TD. Mais Pascal Gauthier, son économiste principal, reconnaît que cela pourrait être «peut-être modestement moins». «Les risques à l'heure actuelle sont que les dirigeants de la Banque du Canada prennent un rythme un peu plus modéré (dans la remontée des taux), dit-il. Mais il faut se rappeler que, même à 2,5%, c'est un taux qui est très stimulateur pour l'économie.»


Un effet sur les hypothèques?

Les futurs acheteurs de maisons ou ceux qui veulent renouveler leur hypothèque peuvent se demander ce que cette progression vraisemblablement plus lente des taux signifiera pour eux. «Pour l'hypothèque de cinq ans, on pense que ça se reflète pas mal dans les taux offerts», souligne l'économiste de Desjardins.


Les gagnants pourraient être ceux qui ont une hypothèque à taux variable, poursuit-il. «Ça va remonter un peu, mais rester très bas d'un point de vue historique.»


Le huard abaissé

Dans ses précédentes prévisions, la CIBC prévoyait que le huard allait finir l'année au-dessus de la parité, à 1,01$US. Sa prévision d'hier lui enlève pas mal de plumes, à 95 cents US d'équivalence.

La raison de cet écart de 6 cents US vient de l'effet de surprise qui frappera les marchés en octobre quand la Banque du Canada décidera de ne pas hausser ses taux, selon M. Shenfeld. «Une hausse en octobre aurait fait froncer les sourcils et fait réaliser que la Banque du Canada était prête à hausser ses taux, ce qui aurait fait monter le huard. Maintenant, on s'attend à un effet inverse», estime-t-il.


À la fin de 2011, il prévoit que le huard sera à parité avec le dollar américain, contre une prévision de 1,02$US précédemment.

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