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Effondrement de l'immobilier : peu probable, dit une étude de CPA Canada

Effondrement de l'immobilier : peu probable, dit une étude de CPA Canada

Au Canada, le niveau d'endettement des ménages augmente et, dans certains marchés, les maisons restent hors de prix. La comparaison avec l'éclatement de la bulle de l'immobilier américain en 2008-2009 est tentante. Pourtant, une nouvelle étude menée par Comptables professionnels agréés du Canada (CPA Canada), qui porte sur les tendances sous-jacentes, révèle que les deux contextes sont bien différents : le marché canadien est probablement beaucoup plus résilient qu'on pourrait le croire.

« Outre l'augmentation du prix du logement et du niveau d'endettement, les similitudes avec les États‑Unis sont nettement moindres qu'il y paraît. On le constate en examinant la qualité du crédit », explique Francis Fong, économiste en chef de CPA Canada, auteur de l'étude Le marché du logement et l'endettement des ménages au Canada : sont-ils réellement une source de risque?

Aux États-Unis, la réglementation plutôt permissive et la multiplication des prêts hypothécaires à haut risque octroyés à des acheteurs insolvables, dont la cote de crédit laissait à désirer, figuraient parmi les principaux facteurs à l'origine de la crise. (La cote de crédit d'un emprunteur fait état de sa capacité à rembourser ses dettes.)

En comparaison, au Canada, la proportion d'emprunteurs ayant une cote de crédit élevWebsite - www.cpacanada.caée est passée de 66 % en 2002 à 88 % en 2017, selon la Société canadienne d'hypothèques et de logement, qui assure les prêts hypothécaires des acheteurs qui ne sont pas en mesure d'effectuer une mise de fonds de 20 %. Pendant la même période, le nombre d'emprunteurs ayant une faible cote de crédit a chuté de 17 % à tout juste 3 %.

Certes, le marché canadien n'est pas à l'abri des risques, mais il faut souligner que les difficultés n'y prendront pas la même forme qu'aux États-Unis.

On observe également une augmentation marquée du nombre de Canadiens faisant appel à des prêteurs non réglementés. Ceux qui se tournent vers ces entités pourraient ne pas profiter d'aussi solides protections que ceux qui contractent un emprunt hypothécaire auprès d'institutions financières classiques, fortement réglementées. Toutefois, dans l'ensemble, une défaillance du secteur des prêteurs non réglementés nous toucherait beaucoup moins durement que la crise de 2008-2009, qui a fait des ravages chez nos voisins du sud.

Si l'on considère les nouvelles règles adoptées afin de mieux protéger les prêteurs hypothécaires en cas de défaut et le resserrement des critères de simulations de crise auxquels doivent se soumettre les emprunteurs, notre système financier semble être en bonne posture pour affronter les difficultés, même en situation de ralentissement économique, au pays ou à l'étranger.

Une question demeure : comment se fait-il que l'immobilier au Canada atteigne encore des sommets?

« En toute probabilité, nous ne sommes pas en situation de bulle, qui serait sur le point d'éclater, estime M. Fong. En fait, les niveaux actuels pourraient refléter la véritable valeur de l'espace habitable. Dans certains marchés, les acquéreurs vont peut-être devoir se résigner à s'endetter davantage. Nos villes sont souvent citées dans les palmarès des meilleurs endroits où vivre et où travailler; le coût de la vie n'y est pas si élevé quand on le compare à celui d'autres métropoles semblables à l'étranger. Il se pourrait que la force qui opère soit tout simplement la loi de l'offre et de la demande. Alors, la question de l'accessibilité continuera vraisemblablement de se poser. »

Service des communications

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