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La croissance de l'économie canadienne ralentit mais ne stagne pas en 2007

La croissance de l'économie canadienne ralentit mais ne stagne pas en 2007

Les défis économiques du Canada se limitent davantage au secteur de la fabrication axé sur les exportations plutôt que du côté de la croissance économique nationale. Par conséquent, la croissance économique canadienne surclassera probablement celle des Etats-Unis au cours de l'année 2007. A cet égard, M. Don Drummond, Economiste en chef à la Banque TD, explique que : "L'économie canadienne n'est pas encore au bout de ses peines, mais on peut voir la lumière au bout du tunnel."

Le numéro de mars du TD Quarterly Economic Forecast prévoit, pour l'exercice 2007, un taux de croissance de 2,4 % au Canada, ce qui constitue un rythme légèrement inférieur à la croissance enregistrée en 2006. Vous pouvez consulter ce rapport à l'adresse suivante : www.td.com/economics.

En revanche, l'économie américaine devrait subir un ralentissement plus important du fait que son marché immobilier continue de s'affaiblir. En raison du repli du marché immobilier tout au long de l'année, la récente détérioration du marché des hypothèques "subprime" (consenties aux ménages moins solides financièrement) était prévue. "Les inquiétudes soulevées par le marché boursier chinois et le secteur américain des hypothèques "subprime" ont poussé les marchés financiers à prendre conscience de ce que nous avions prévu depuis déjà plus d'un an : le ralentissement de la croissance mondiale" indique M. Drummond. "Toutefois, l'économie américaine n'aura pas tant à faire face à une diminution de la capacité d'emprunt qu'à la réticence à dépenser des consommateurs au cours de la prochaine année. La stagnation des prix sur le marché résidentiel américain réduit la valeur nette du logement et fait en sorte que les consommateurs sont maintenant moins portés à faire des achats importants.

Crise sans surprise pour le marché "subprime" des hypothèques

Depuis plus d'un an, la croissance économique américaine est freinée par le marché immobilier résidentiel, et les Services économiques TD prévoient que cette tendance se maintiendra au cours des neuf premiers mois de l'année 2007. "Comme l'offre des promoteurs et la demande des consommateurs du marché immobilier étaient à la baisse, les effets ressentis par les prêteurs hypothécaires ne se sont pas fait attendre" indique M. Drummond, qui explique que, si la question des prêts hypothécaires "subprime" a fait les manchettes, son incidence sur l'économie devrait être minime.

Il y a deux raisons à ceci : en premier lieu, le prêt hypothécaire "subprime" ne représente que 10 % de l'ensemble du marché hypothécaire américain. Parmi les prêteurs hypothécaires, seule une poignée d'individus s'est spécialisée presque exclusivement dans ce secteur très risqué. M. Drummond ajoute que "les prêteurs qui sont actuellement en difficultés sont ceux-là même qui n'ont pas suivi les règles d'or du marché : diversifiez votre portefeuille et ne prenez que des risques acceptables."

En deuxième lieu, les normes plus sévères appliquées aux prêts hypothécaires n'ont pas réduit les émissions de cartes de crédit et de prêts à la consommation. Etant donné que les dépenses de consommation représentent plus des deux tiers de l'économie, ce facteur a gagné en importance. "Le crédit à la consommation devrait être quelque peu resserré" déclare M. Drummond. "En effet, jusqu'à maintenant, il a probablement été appliqué avec trop de liberté. Si l'on se trouve en présence d'une croissance ininterrompue de l'emploi et d'une augmentation des salaires, les dépenses de consommation se maintiendront à un rythme certes modéré, mais sans dégringoler.

La demande extérieure pour les biens canadiens reste faible mais elle s'améliore

Les secteurs vulnérables de l'économie canadienne demeurent ceux qui sont exposés à la demande extérieure. En particulier, la reprise naissante des exportations restera soumise à l'affaiblissement de la demande américaine. "En 2007, les exportations canadiennes devraient croître plus vite que l'an dernier, mais elles sont encore marquées par un secteur relativement faible" dit M. Drummond. "Toutefois, à mesure que les perspectives de l'économie américaine s'amélioreront au cours de l'année, l'économie canadienne et ses exportateurs bénéficieront des retombées positives."

Les Services économiques TD s'attendent à ce que le dollar canadien fluctue peu et qu'il se maintienne près de son cours actuel de 85 cents américains. "Le secteur de la fabrication est toujours en train de s'ajuster à la hausse du dollar canadien, mais il n'aura pas à souffrir de nouvelles pressions exercées par le huard" déclare M. Drummond.

Les marchés résidentiels canadien et américain montrent peu de traits communs

Les Services économiques TD prévoient que le rythme de croissance des prix des maisons et du nombre de mises en chantier au Canada ralentira après avoir connu une période prolongée de hausse. "Dans l'ensemble du Canada, les prix des maisons devraient augmenter d'environ 5 % cette année ainsi que l'année prochaine" indique M. Drummond. Le ralentissement du marché résidentiel canadien risque d'être plus important dans l'Ouest, mais l'activité du secteur immobilier devrait demeurer importante dans tout le pays. "Les maisons canadiennes ont quatre murs et un toit. Ce sont leurs seules similitudes avec le marché résidentiel américain" affirme M. Drummond.

Pour le marché résidentiel canadien, les Services économiques TD prévoient une augmentation de la demande de rénovations résidentielles. De solides ventes résidentielles tendent à se traduire par une forte demande de services de rénovations un ou deux ans plus tard. "Les propriétaires ne profiteront pas de l'appréciation rapide des prix des deux dernières années, mais ils pourraient se tourner vers la rénovation afin d'augmenter la valeur nette de leur maison."

L'économie canadienne ralentit mais ne stagne pas

Tout comme le marché résidentiel, le reste de l'économie nationale¸canadienne ralentit à un rythme modeste. Ceci devrait permettre d'abaisser le taux d'inflation pour qu'il atteigne le niveau cible de la Banque du Canada d'ici la fin de l'année. "Pour la Banque du Canada, la vigilance reste de mise, mais nous ne pensons pas qu'elle jouera avec les taux d'intérêt cette année" dit M. Drummond. "Malgré la faible croissance observée à la fin de l'année 2006, l'économie canadienne tourne toujours près de son plein potentiel. Nous croyons donc que la conjoncture monétaire est bonne".

Le secteur de la fabrication continuera de subir des pertes d'emploi, mais l'économie, dans son ensemble, poursuivra sa croissance de l'emploi en 2007, et ce, à un rythme semblable à celui de 2006. "Le taux de chômage augmentera, passant de 6,1 % à 6,3 % en 2007, mais il restera à un niveau historiquement bas" déclare M. Drummond.

Une petite bouffée d'air frais pour l'Ouest canadien

L'Ouest canadien aura tout juste droit à une petite bouffée d'air frais en raison du ralentissement économique modéré et provisoire. "Aujourd'hui, la Chine et l'Inde comptent une population urbaine de 850 millions d'habitants. Au cours de la prochaine décennie, la migration provenant des zones rurales ajoutera quelque 300 millions d'individus à ce nombre, soit l'équivalent de la population américaine. Les sociétés canadiennes du secteur des produits de base continueront de croître afin de satisfaire la nouvelle demande mondiale à venir" dit M. Drummond. Les Services économiques TD prévoient que les cours des matières premières demeureront essentiellement inchangés au cours de l'année 2007, même si une hausse d'approvisionnement fera baisser le cours de certains métaux de base, et que la relance de l'activité économique poussera d'autres prix, comme ceux du bois et du pétrole, à la hausse.

Alors que le ralentissement actuel du marché se fait sentir auprès du secteur de la fabrication, une relance de l'économie aux Etats-Unis au cours des deux prochaines années devrait raviver les économies de l'Ontario et du Québec. "De concert avec une légère hausse cyclique de l'économie américaine, nous devrions commencer à observer une certaine réduction des disparités régionales qui ont défini l'économie canadienne au cours des dernières années. Une amélioration de la demande américaine vers la fin de 2007 et en 2008 sera des plus bienvenue pour le secteur de la fabrication canadien."

Association des Propriétaires du Québec

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