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Les petites entreprises en tête des gains de productivité au Canada

Les petites entreprises en tête des gains de productivité au Canada

Les microentreprises et les petites et moyennes entreprises du Canada réalisent des gains de productivité beaucoup plus rapides que les plus grandes sociétés, selon un nouveau rapport des Services économiques de RBC.

D'après le rapport, les petites et moyennes entreprises ont enregistré un taux de croissance annuel de leur productivité compris entre 2,5 et 3 pour cent de 2000 à 2005 alors que leurs concurrentes plus grandes n'ont fait progresser leur productivité que de 0,5 pour cent par an.

"Avec la montée des économies de l'Asie du sud et plusieurs chocs économiques ces dernières années, les entreprises canadiennes ont dû se concentrer bien davantage sur la croissance et la productivité, dit Derek Holt, économiste en chef adjoint de RBC. Pendant les années 1990, nous avons assisté à l'explosion du nombre de petites entreprises qui, si elles étaient en tête pour la création d'emplois, souffraient d'une faible productivité. Aujourd'hui, plus mûres, les microentreprises ainsi que les PME entrent dans une phase de croissance beaucoup plus puissante qui les fait passer en tête pour les gains de productivité."

"Les grandes sociétés ont encore un avantage sur le plan de la productivité par rapport aux concurrentes plus petites, mais une partie de cet avantage s'est érodé ces dernières années et les sociétés plus petites les talonnent aujourd'hui", dit M. Holt.

Dans les trois quarts des 70 secteurs industriels suivis, les microentreprises et petites entreprises ont réalisé des gains de productivité plus rapides que la moyenne du secteur. Dans la grande majorité qui a vu croître sa productivité, la moitié des gains ont été réalisés par des compressions d'effectifs alors que l'autre moitié l'a été par l'accélération du rythme de croissance du chiffre d'affaires par rapport au rythme de croissance de l'emploi.

Les secteurs dans lesquels les petites entreprises ont affiché la plus forte croissance de la productivité au cours des cinq dernières années sont notamment ceux des grossistes de véhicules et de pièces automobiles, les fabricants de produits chimiques, les fabricants de produits en caoutchouc et en plastique et les industries de l'information et culturelles. Parmi les entreprises de taille moyenne, la croissance de la productivité a été solide chez les détaillants sans magasins, dans la fabrication et la vente de gros de produits pétroliers, le transport aérien et la fabrication de produits du bois. Parmi les grandes entreprises, la productivité a le plus progressé chez les grossistes de machines, d'équipements et de fournitures, dans la fabrication de matériel et de transport, les magasins de loisirs et d'alimentation et la fabrication alimentaire.

L'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario ont connu les plus forts taux de croissance de la formation de nouvelles entreprises de toutes catégories, surtout des grandes sociétés. L'Alberta était en tête de tout le pays; les grands employeurs et les entreprises reliées au secteur pétrolier y ont enregistré les plus fortes augmentations de la création d'entreprises. Cependant, en dehors de l'Alberta, la Colombie-Britannique et l'Ontario, le reste du pays a vu diminuer, le nombre de microentreprises et, à l'est de l'Ontario, celui des petites entreprises a également reculé.

"Les prix élevés de l'énergie, les marchés du travail étriqués et l'appréciation du dollar canadien sont les principaux facteurs qui ont poussé les entreprises à se concentrer sur l'accroissement des niveaux de productivité, dit M. Holt. Pour atteindre les objectifs de production, les PME ont investi davantage dans des machines et du matériel, comptant moins sur la main-d'oeuvre. Résultat, les entreprises plus petites et moyennes ont augmenté leurs économies d'échelle moyenne et leurs coûts sont devenus plus concurrentiels."

Pressions en faveur d'une concentration

La restructuration et la concentration des branches industrielles font aussi partie des facteurs qui ont fortement influé sur le paysage économique canadien. Les entreprises réagissent aux pressions et à la concurrence mondiales en fusionnant et en faisant l'acquisition de branches d'activité pour accroître la productivité afin de rendre l'économie canadienne plus concurrentielle. En dehors des grandes transactions qui font les manchettes et retiennent l'attention des médias, la plupart des rapprochements d'entreprises qui se sont produits au Canada concernaient des sociétés plus petites.

L'activité de fusion et d'acquisition est stimulée par une conjoncture presque parfaite au Canada, fait remarquer le rapport de RBC. Le nombre d'opérations de cette année dépassera probablement le record annuel précédent établi en 2000, la plupart portant sur des valeurs de 1 million à 100 millions de dollars.

"De solides forces du marché remodèlent le monde économique du Canada et il faut s'attendre à une poursuite des rapprochements d'entreprises, dit M. Holt. Les autorités de réglementation doivent se pencher sur les obstacles à la croissance comme les taux d'imposition élevés des sociétés sur les investissements productifs - particulièrement en Ontario - et la tendance à accroître les prélèvements indifféremment des bénéfices, si le Canada veut rester concurrentiel sur le marché mondial. De fait, la réussite ou l'échec de la politique à cet égard aidera à déterminer si la nouvelle concentration sur la productivité des PME fait partie d'une tendance à long terme qui améliorera le niveau de vie ou si elle est purement cyclique et éphémère."

La création d'emplois chez les plus grands

Entre 2000 et 2005, environ 1,4 million de nouveaux emplois ont été créés au Canada. En termes de pourcentage de croissance, les employeurs de moyenne et grande envergure ont augmenté les effectifs d'environ 10 pour cent alors que les petites et très petites entreprises n'ont augmenté leur personnel que de trois pour cent. Cela marque aussi un changement dans les sources relatives de croissance des marchés du travail canadiens comparativement aux années 1990 où les petites entreprises créaient le plus d'emplois.

Quatre provinces - Colombie-Britannique, Alberta, Ontario et Québec - représentaient 87 pour cent de l'emploi total au Canada, alors que l'Alberta était le chef de file de la croissance dans toutes les branches d'activité. Les secteurs connaissant une solide croissance de l'emploi sont l'immobilier, les sociétés de gestion, la construction, l'extraction de pétrole et de gaz et les services publics.

On trouvera le rapport intégral à l'adresse www.rbc.com/economie .

Association des Propriétaires du Québec

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